L'Europe n'a pas la cote. Pour beaucoup d'européens, l'Union est devenue un monstre hostile, plus attentif à la finance qu'aux souffrances sociales. Même dans la gauche critique, certains dénoncent l'idéal européen comme une illusion dont il conviendrait de se défaire, pour transformer la société là où c'est encore possible, au niveau national.
Pourtant, quel pays européen isolé pourrait durablement résister au capital mondialisé ? Où peser dans les négociations climatiques pour enrayer la catastrophe annoncée ?
Les citoyens européens ont donc raison de demeurer attachés à l'idée d'un destin commun. Mais de "sommet de la dernière chance" en "accord historique" de façade, l'actuelle Union européenne s'achemine vers la dislocation. Il va falloir refonder le projet européen sur d'autres bases.
Comment rompre avec cette Europe sans sacrifier l'idée européenne ? Comment s'appuyer sur des ruptures nationales (bientôt la Grèce ?) sans renforcer les replis nationalistes ? A partir d'une analyse fine des mouvements sociaux et des rapports de force européens, cet ouvrage explore une stratégie de la ligne de crête, en équilibre entre luttes nationales et européennes, entre ruptures par en haut et changements par en bas. Il faudra désobéir à l'Union européenne pour redonner sa chance à l'Europe.