Le dernier des sionistes

Que reste-t-il du sionisme ? Que peut-on espérer de l’avenir du sionisme ? Peut-on encore renouveler et rejouer le sionisme ? Peut-on encore lutter en son nom, au nom de quelles possibilités et de quelles chances, alors que celles-ci semblent de plus en plus obscurcies et oubliées ?

Le simple mot de « sionisme » déclenche aujourd’hui des allergies et des rejets aussi systématiques qu’immédiats. Il est attaqué de toutes parts, accusé parfois de colonialisme et de nationalisme expansionniste, ou encore d’agent du complexe militaro-industriel américain, de capitalisme libéral effréné entraînant une domination politique, quand ce n’est pas de trahison et d’infidélité au judaïsme.

Il est vrai que des dérives identitaires et nationalistes se ressentent de plus en plus en Israël. Le pays a emprunté la voie populiste et antilibérale de manière plus visible qu’auparavant depuis l’arrivée au pouvoir de Benjamin Netanyahou. Cependant, et sans jamais se livrer à des diatribes moralisatrices, Raphaël Zagury-Orly explore le sionisme dans tous ses paradoxes, son histoire européenne et son contexte proche-oriental. Le philosophe avance la possibilité d’un autre sionisme, ouvert, décolonial, détaché de la tentation nationaliste et du récit exilique, et n’abandonne pas l’idée que ce sionisme rêvé puisse se réaliser.

Raphael Zagury-Orly est un philosophe reconnu qui a enseigné dans de nombreuses universités et écoles d’art en Europe et en Israël. Il a notamment publié Questionner encore (éditions Galilée).