Date de parution : 07/05/2014
ISBN : 9791020901040
19.00 €
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Un livre qui sort à point nommé : au moment où notre pays est traversé par une crise d’identité entre les tenants de la famille traditionnelle et ceux qui la définissent comme une simple construction sociale.
Le philosophe JP Pierron apporte dans ce débat un éclairage décisif.
Ce livre va prendre sa place et sa part dans le débat contemporain qui oppose les tenants de la famille classique ou traditionnelle à ceux qui affirment la disparition de la famille normale, arguant que toute famille est une construction sociale et donc que toutes les compositions familiales se valent. A sa manière, il prolonge donc le débat qui a été engagé en France lors du projet de loi sur le mariage dit « mariage pour tous », mais aussi à toutes les questions qui se posent aujourd’hui autour des enjeux familiaux : le débat sur l’adoption et l’accès aux origines ; la place et le rôle de la biologie dans la référence à l’aide médicale à la procréation pour définir ce qu’est une famille naturelle ; l’intérêt inédit pour la généalogie et les histoires familiales ; le statut des tiers d’engendrement ( mère porteuse, donneur de gamète) et des tiers éducatifs (beaux-parents) ; la définition de ce qui fait qu’une famille est une famille lorsque les familles recomposées, monoparentales ou bien encore homosexuelles semblent rendre difficile une réponse à cette question.
Le sens de la famille, disait-on autrefois, on l’a ou on ne l’a pas. Et on le brandissait comme un étendard. Le blason familial était suivi de son cortège d’obligations à honorer pour être respectables sinon respectés, de disciplines des corps, et d’innombrables normes invitant à s’y conformer. Il justifiait des rapports de dominations entre sexes ou entre générations. Il cautionnait l’idée qu’espace privé séparé de l’espace public, il était évidemment promoteur de solidarité et de justice naturelle dans la « cellule familiale ». Ces idées ont fait long feu.
On n’a pas une famille comme on possède un patrimoine. Aussi, est-ce au moment où le sens de l’honneur familial s’étiole, désuet et archaïque, qu’il importe de le revisiter. Le sens de la famille, plutôt qu’un programme à honorer, n’est-il pas un processus à déployer ? Si on ne choisit pas sa famille n’apprend-on pas à y consentir dans un long processus, parfois douloureux mais qui peut aussi être joyeux ou tendre ? Et si le sens de la famille était le nom donné à ce consentement ?
Il faut toutes ces questions pour retrouver la riche palette de ce que chaque famille appelle à vivre. Porteuse d’évaluations fortes, n’est-elle pas, à chaque fois, une petite école des capacités qui ne prétend pas, pour autant être donneuse de leçons ?